L'été dernier à Jérusalem

Cet été, je suis allée en Palestine... C'était un voyage que je voulais faire depuis longtemps,

car la culture m'attirait (et m'attire toujours) beaucoup, j'avais envie de visiter ces terres bibliques, chargées d'histoire, voir de mes propres yeux une situation politique entre deux pays, deux peuples qui semblent se détester et pourtant pourraient vivre ensemble dans la paix.

Mais bon, ce n'est pas vraiment le point de vue de mon article... j'aimerais vous décrire quelques endroits qui m'ont touchée, renversée, et que j'ai adoré. Dans l'ordre, Jérusalem, Hébron et Bethléem.

Jérusalem

Le lendemain de l’atterrissage à Tel-Aviv, j'étais un peu morte. je ressemblais à un personnage de The Walking Deads (d'ailleurs je suis en train de regarder le tout premier épisode et je flippe mes aïeux) parce que je sortais d'une semaine de fièvre carabinée... J'ai tout de même trouvé le courage d'aller visiter Jérusalem avec mon pôpa, qui connaît bien l'endroit. Nous avions dormi à Ramallah une ville très animée, au nord de la Palestine. Le matin, nous avons d'abord pris un bus pour Jérusalem, et après quelques kilomètres (les deux villes sont très proches l'une de l'autre) on arrive au checkpoint pour entrer dans la ville. A l'entrée, le conducteur avait l'ordre de déposer les passagers palestiniens pour qu'ils subissent un contrôle des papiers et remontent dans le bus un peu plus loin. Pour eux la traversée du check point s'est effectuée à pied tandis que nous sommes restés assis...

En tant que Français, nous avions le droit de nous balader entre les deux pays, par contre, les Palestiniens ne possédant pas la nationalité israélienne et le passeport qui va avec n'étaient tout simplement pas autorisés à ce rendre en Israël (Nota Bene, Jérusalem est une ville au quart palestinienne). Certaines personnes sont donc descendues du bus mais n'y sont pas remontées.

Après cet épisode charmant (à l'intérieur du bus, contrôle de nos papiers par un militaire armé jusqu'aux dents accompagné d'un autre armé lui aussi comme pour la troisième guerre mondiale), le bus a continué son chemin en passant par le mont des Oliviers (l'endroit même où Jésus parlait à ses fidèles) et s'est arrêté à la porte de Damas, un joyau de pierres de taille, d'une architecture orientale des plus belles. C'est par cette porte que nous sommes entrés dans la vieille ville. Les rues sont pavées de pierres polies par l'usage, un peu glissantes, de couleur beige.

Nous croisons plusieurs fois la Via Dolorosa qui traverse toute la vieille ville. C'est par cette rue que Jésus, portant sa croix, s'est rendu au mont Golgotha pour y être crucifié, d'ailleurs, une plaque indique les étapes du Christ et les endroits où il s'est arrêté et les personnages qu'il y a croisé.

Les rues de la vieille ville sont très étroites, embouchonnées de monde et d'échoppes de souvenirs dont les propriétaires vous interpellent pour vendre leurs articles (je me suis fait draguer par un vendeur de cartes postales, si si.) encore une fois, c'est l'ambiance agitée et pleine de vie qui me surprends, j'ai rarement vu autant de bonne humeur et de gentillesse dans le visage des gens ! Nous nous arrêtons non loin de la porte de Damas pour manger de la salade, du houmous (purée de pois chiches délicieuse) et des falafels (uniques ici, vous n'en trouverez jamais de meilleurs en France, même rue des Rosiers !). Mon père me fait découvrir le café d'ici (beaucoup d'eau, peu de café et de la cardamome) que je n'aime pas beaucoup... après cette pause, nous continuons notre périple vers le Mur des Lamentations en croisant de temps en temps un colon avec une arme à la ceinture... (normal) Lorsque je lève les yeux, je peux voir des drapeaux israéliens aux fenêtres, et à l'horizon un minaret, le paradoxe est tout de même frappant.

Nous arrivons au Mur après un rapide contrôle ( oui c'est mon sac à main, oui je l'ai préparé toute seule, non je ne porte pas d'armes ni de cailloux. O.O des cailloux ? ) et nous entrons donc sur cette fameuse place gigantesque. Le Mur fait partie des fondations du dernier temple de Salomon, qui abritait l'arche d'Alliance contenant les tables de la Loi. Le temple fut détruit par les troupes romaines de Titus en 70 avant Jésus-Christ et ne fut jamais reconstruit, l'appellation vient du fait que devant ce vestige, les Romains avaient autorisé les juifs à pleurer la ruine du Temple une fois par an. Le lieu est également vénéré à cause de sa proximité avec le Saint des Saints, lieu sacré situé sur l'esplanade des Mosquées (lieu saint des musulmans) où les juifs n'ont pas le droit de se rendre.

Après quelques photos, nous nous approchons un peu d'une balustrade d'où nous pouvons admirer le vestige d'un peu plus près. Il y a là une famille qui célèbre une Bar Mitsvah ( majorité religieuse d'un garçon). Nous le voyons lire la Torah tandis que des femmes restées de l'autre côté d'un mur de pierre lui jettent des bonbons -va savoir pourquoi. Laissant derrière nous cette tranche de vie israélienne, nous nous dirigeons vers l'esplanade des Mosquées sous un soleil féroce. Un second contrôle de sécurité (Le rabbinat vous rappelle que l'accès à l'esplanade et donc au Saint des Saints est interdite par la loi hébraïque), achat de deux chèches pour nous couvrir les jambes de l'un et les épaules de l'autre, et nous voilà parés à découvrir les merveilles qui nous attendent...

On dirait un jardin géant. De grands arbres, des oliviers, des fleurs, des chats... (oui je sais c'est pas une plante). On croise les ruines de mosquées antiques datant de plusieurs siècles, la fontaine aux ablutions, Al-Kas, la mosquée d'Al Aqsa, troisième lieu saint de l'Islam (c'est ici que Dieu testa la foi d'Abraham en lui demandant de sacrifier son fils), et le dôme du Rocher (d'où Mahomet est monté au septième ciel sur son cheval Bouraq). Le Dôme du rocher a été redoré récemment ce qui lui a rendu son apparat initial, tout comme les mosaïques bleues et vertes qui ornent les parois. Un peu plus loin, nous admirons le Mont des Oliviers depuis un point de vue isolé du reste de l'esplanade. Je m'assois sur une colonne en marbre et me dit qu'elle a sûrement vu Jésus et ses acolytes... Nous partons et en sortant, un jeune garçon nous propose des jus d'oranges pressées sous nos mirettes encore pleines de merveilles. Le jus de fruit est incroyable, sucré plein d’arômes... le meilleur que j'ai jamais goûté !

Article écrit par Paloma C en octobre 2012